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Comme je le dis à chacune de mes conférences, il n’a jamais été aussi facile de publier son livre car, aujourd’hui, il existe différentes solutions pour diffuser vos écrits. Publier son livre à l’ère numérique fait le point sur la situation.

Les auteurs Marie-Laure Cahier et Elisabeth Sutton, déclarent explorer « la carte des nouveaux territoires de l’édition pour trouver la solution qui vous correspond le mieux ».

Elles préviennent d’emblée que « cet ouvrage ne peut être assimilé à un how-to book, un guide pas à pas sur l’art et la manière de réaliser et de vendre son e-book ». Il s’agit plus d’un état des lieux, d’un instantané de l’autoédition aujourd’hui.

Indé ou hybride, aucun auteur ne se ressemble

Premier constat : les auteurs évoluent et s’investissent de plus en plus dans la production et la promotion de leurs livres.

Dans leur ouvrage, Marie-Laure Cahier et Elisabeth Sutton identifient 4 types d’auteurs :

  • jamais sans mon éditeur pour lequel l’éditeur « fait » l’auteur ;
  • hybride, édité chez un éditeur classique et s’auto-éditant ;
  • indé, auteur auto-édité ;
  • inventeur ou cross media qui sait manier la création digitale et intègre des vidéos, des diaporamas…

Autoédition : y aller ou pas ?

5 bonnes raisons de ne pas s’autoéditer

  • Votre texte n’en vaut pas la peine, et si un éditeur se méfie toujours des textes autobiographiques il y a de fortes chances que les lecteurs potentiels fassent de même. C’est l’échec assuré.
  • Les e-books se vendent bien outre-Atlantique mais c’est un marché encore marginal en France qui représente seulement 6,4% des ventes globales du livre en 2014 (source : Syndicat national de l’édition)
  • Les success stories sont rares. 40% des auteurs vendent moins de 100 exemplaires (source : Charlie Bregman – L’auto-édition, pourquoi, comment, pour qui ? Grande enquête auprès de 130 auteurs francophones, 2015 format Kindle)
  • Vous ne comprenez rien au numérique alors que l’auto-édition sous-entend de tirer parti du numérique pour « créer, éditer, produire, distribuer et/ou promouvoir son œuvre »
  • Vous n’avez pas le temps alors que dans l’auto-édition, le travail de l’auteur ne se limite pas à l’écriture…même si les auteurs interrogés reconnaissent qu’en matière de temps à consacrer à la promotion du livre il y a moins de différence qu’on ne croit entre l’auteur auto édité et l’auteur édité chez un éditeur.

5 bonnes raisons de s’autoéditer

  • Contourner les barrières de l’édition traditionnelle, ce qui rappelle que pour beaucoup d’auteurs l’auto-édition est plus une nécessité qu’un choix.
  • Affirmer votre indépendance puisque, malgré tout, l’auto-édition peut être un choix délibéré, un acte militant contre le formatage imposé par les maisons d’édition.
  • Gagner plus d’argent car les marges sont plus importantes dans l’auto-édition : 10% en moyenne en édition traditionnelle, 70% en auto-édition.
  • Garder le contrôle sur votre œuvre, quand 60% des auteurs estiment que leurs relations avec leurs éditeurs sont insatisfaisantes ou conflictuelles (source : 6ème baromètre publié par la SCAM en partenariat avec la Société des gens de lettres).
  • Cultiver une proximité avec le lecteur. Dans l’auto-édition, ce sont les lecteurs qui choisissent l’auteur sans intermédiaire quelconque (éditeurs, médias). C’est souvent le bouche-à-oreille qui fait le succès d’un livre.

Promouvoir et vendre son livre

Après avoir consacré un bref chapitre à la réalisation et à la mise en vente du livre numérique, Marie-Laure Cahier et Elisabeth Sutton abordent la question de la promotion sur les réseaux sociaux.

Si l’éditeur traditionnel se charge de la promotion de votre livre, il n’en reste pas moins qu’il doit défendre plusieurs ouvrages tous les mois et que votre ouvrage n’a pas forcément le meilleur potentiel de vente. Il devra donc faire un choix. Ce qui concrètement signifie que vous n’aurez pas forcément la promotion que vous attendiez…

Dans l’autoédition, c’est vous qui vous chargez de la promotion. Cela demande beaucoup d’énergie mais vous avez la possibilité de personnaliser au maximum votre démarche et de créer un lien très fort avec vos lecteurs.

Un auteur gagne-t-il de l’argent ?

Enfin vient la question de l’argent. Un auteur gagne-t-il de l’argent ? 3 critères de rémunération sont pris en compte par les auteurs :

  • Le prix du livre
  • Les redevances aux plateformes de vente
  • Le nombre d’exemplaires vendus

Publier son livre à l’ère numérique se conclut sur le statut juridique et fiscal de l’auteur auto-édité.

Mon avis sur Publier son livre à l’ère numérique

Les moins:

  • Lorsque les auteurs parlent d’autoédition, elles parlent d’édition numérique, d’e-book et n’abordent jamais l’auto-édition papier.
  • L’auto-édition évoquée dans le livre ne concerne que les ouvrages de fiction, jamais les livres pratiques édités par des professionnels.
  • Ce livre dresse un état des lieux mais ne donne aucun conseil concret. Il s’agit d’une étude qui ne sera pas suffisante pour guider les futurs auteurs. Ce n’est en aucun cas un guide de l’auto-édition.

Les plus:

  • Des retours d’expérience, des témoignages d’auteurs indés, hybrides, traditionnels ponctuent les chapitres et apportent un éclairage intéressant.
  • J’ai particulièrement aimé le fait que les auteurs n’opposent jamais auto-édition et édition traditionnelle et, qu’au contraire, elles montrent les différentes passerelles possibles.

Publier son livre à l’ère numérique, Marie-Laure Cahier et Elisabeth Sutton, Eyrolles, 19 €